Note : La présentation des travaux est ante-chronologique : les derniers sont en premiers, les premiers sont en dernier.
Et voici la troisième restauration :
le soufflet de Montcornelles
(L'aventure médiévale de Montcornelles est à suivre sur Montcornelles.fr)
Fin du chantier
Passage d'huile de pied de bœuf pour assouplir le cuir
Étanchéité des charnières
La charnière du bois inférieur est tordue. Toutefois, il n'y a pas de jeu. Je décide donc de ne pas tenter de la redresser et encore moins de la remplacer : trop de travail.
Je pose donc une première couche de cuir de protection fixé d'un seul côté pour lui donner du jeu.
Je pose donc une première couche de cuir de protection fixé d'un seul côté pour lui donner du jeu.
Et c'est toujours la chèvre qui assure l'étanchéité.
Puis pose des deux couches de cuir habituelles.La dernière couche de cuir est rabattue et clouée sur les côtés.
Pose des fuseaux en cuir
D'abord le fuseau inférieur qui doit être découpé autour de l'axe
l'étanchéité est toujours assurée par une bande de peau de chèvre.
Puis pose du fuseau supérieur
Et pose du premier clou avec une lanière de protection
Les clous suivants posés à l'aide du outils de haute technologie assurant un écartement constant.
Pose des baguettes
La baguette neuve est posée à l'aide des clous d'origine
La baguette inférieure est insérée dans une boucle en cuir refaite à neuf.
Deux baguettes pour la chambre supérieure, une seul pour la chambre inférieure.
Pose des clapets
Le clapet est fait en contreplaqué, plus stable dans le temps que le carton trouvé dans ce soufflet. Il est doublé par une peau dont les poils ont été conservé, ici de la chèvre. La charnière est une simple bande de cuir collé et clouée.
Le clapet est posé avec une bande de cuir qui recouvre la charnière et une sangle en cuir qui vont limiter le débattement du clapet.
Le clapet ouvert, on voit bien la peau de chèvre qui va assurer l'étanchéité.
Découpe des lanières
A l'aide d'un petit outil, le bien nommé coupe-lanière. Pratique quand il faut couper presque dix mètres de lanières de 25mm de largeur.
L'étanchéité
Cela commence par une bonne assise pour les peaux. Donc un bon masticage au "Sintobois" avec rebouchage des trous des clous et réparation des éclats sur les chants des bois.
Avant :
Après :
GROS PROBLEME : la résine "Sintobois" n'a pas durcit !
Donc, grattage de la résine pourrie, et rebouchage des trous avec des petites chevilles (en fait, des piques à brochette). Amusant travail de patience !
L'étanchéité est renforcée, après nettoyage des bois...
... par un cordon de mastic dans les joints entre les planches (pas très médiéval mais efficace et invisible, tout comme le boulon de la traverse de renfort) ...
... et, comme à l'origine, par du papier fixé à la colle à bois.
Enfin, l'étanchéité des clapets est renforcé par une bande de cuir sur laquelle prendra appui la peau de chèvre du clapet.
Les peaux
Deux collets tannage végétal de 2,5 - 3 mm
Ce soufflet était équipé d'une seule baguette en bas et deux baguettes en haut, mais les deux peaux étaient d'une hauteur à peu près équivalente donnant un ratio de volume entre les deux chambres de 1 pour 1. Je vais rétablir le ratio de volume 1/3 - 2/3 utilisé couramment pour les soufflets de forge. Ratio qui donne une bonne régularité au souffle d'air. Après avoir relevé les cotes des anciennes peaux, j'ai dessiné les futures peaux en modifiant le fuseau supérieur pour respecter le ratio de hauteur des peaux de 1,4 identique aux deux précédents soufflets que j'ai restauré.
Voici le plan des futures peaux :
Ensuite, je vais dessiner les deux fuseaux sur un gabarit que je vais installer sur le soufflet pour affiner les cotes.
Ensuite, je vais dessiner les deux fuseaux sur un gabarit que je vais installer sur le soufflet pour affiner les cotes.
Voici une première estimation du calepinage :
C'est un peu juste, j'espère que l'affinage avec le gabarit me donnera un peu de marge car là je n'ai pas assez ce cuir pour couvrir le raccord avec l'embouchure et faire les lanières.
Installation du gabarit sur le soufflet
Le gabarit est rectifié
Et voici le calepinage définitif
Pour vérifier la place prise par la couture sur ce type de cuir. Ici environ 2 mm.
Avant de passer à la couture du petit fuseau
Le premier fuseau est cousu, le deuxième en cours
Compte tenu des dimensions des pièces de cuir, la pince à coudre est un peu spéciale !La couture en détail :
- traçage de l'emplacement de la couture à 2 mm de l'axe
Origine du soufflet
Deux inscriptions sur la traverse du bois supérieur :
AI_ERON qui pourrait être le nom du fabricant
Une rapide recherche sur l'internet indique qu'il existait un souffletier du nom de LARGERON.
En agrandissant et en renforçant le contraste, on devine effectivement le L. Le R et le G sont aussi très vraisemblables. Le souffletier est donc probablement la maison Thomas LARGERON fondée en 1832.
Seul petit problème, la manufacture de soufflets LARGERON était installée à ... Firminy, dans le département de la Loire ! A suivre...
Baguette
Fabrication d'une baguette en Châtaignier à défaut de Fragon. Merci à mon voisin Guy pour les branches de châtaignier.
Mise en forme de la baguette directement sur le bois supérieur du soufflet. Pas moins de six sangles à cliquet pour bien plaquer la baguette.
Premières réparations
La languette de l''une des planches composant le bois inférieur est cassée. Avec le jeu occasionné, l'étanchéité sera impossible à obtenir.
Plutôt que de tout démonter pour reconstituer la languette, j'ai préféré ajouter une traverse de renfort. Qui sera invisible de toute façon car située sous le soufflet.
Démontage
L'étanchéité des bois est assurée par du papier collé à la colle blanche
Dépose de la peau supérieure
Le bois inférieur a souffert
Dépose des clous
La charnière semble désaxée
Mise en place dans l'atelier
Restauration d'un deuxième soufflet
C'est celui de l'ami Roger
Départ du deuxième soufflet
La signature marquant l'achèvement d'une centaine d'heures de travail
Puis le chargement pour le voyage vers sa nouvelle vie
Achèvement de la restauration
Dernier retournement du souffletEt pour finir, une bonne couche de véritable huile de pied de bœuf
Le dernier clou !
Garnissage de la buse
Les étapes de la finition du garnissage en cuir de la buse :
1 - masticage des trous laissés par les anciens clous
2 - pose d'un cuir de protection de la charnière
3 - équerres de renfort et d'étanchéité des angles au niveau de la charnière
4 - première partie du revêtement en cuir
5 - deuxième partie du revêtement en cuir
6 - lanières couvre joint et décorative
7 - cloutage
8 - dernières lanières et fin du cloutage
Pose des nouveaux fuseaux en cuir
Les clous suivants
Appareil très perfectionné pour la pose des clous avec un parfait écartement
Le premier clou
Pose du fuseau haut
Pose du fuseau bas
Préparation à la pose des fuseaux
Renforcement de l'étanchéité de l'axe par une peau possédant encore ses poils
Pose des ficelles en chanvre assurant l'écartement des arceaux
Masticage des tranches des bois afin de combler les trous laissés par les anciens clous et assurer une bonne étanchéité.
Pose des clapets rénovés
Le clapet supérieur rénové avec, en bas, sa charnière en cuir et, en haut, la lanière qui va limiter le débattement
La peau de lapin collée sous le clapet. Les poils de la peau assureront l'étanchéité
Ponçage
Les bandes de cuir assurant l'étanchéité sont collées et clouées
Clapet supérieur achévé
Clapet inférieur achevé
Le clapet inférieur ouvert
Découpe et couture des nouveaux cuirs
Et c'est parti pour la découpe des fuseaux, le calage des pièces à coudre et les premiers points.
L'axe de référence est dessiné de chaque côté des pièces. Les pièces sont alignées avant serrageentre deux pièces de bois.
Couture à la main au point sellier.
Fin de la première couture.
Premier fuseau achevé (le plus petit).
Et maintenant, le deuxième fuseau, mais cette fois en vidéo
cliquez sur les liens suivants :
et voila les deux fuseaux achevés
Le cuir neuf
Pas moins de six peaux seront nécessaires pour refaire les fuseaux et tous les accessoires permettant le fonctionnement (lanières, charnières des clapets, etc. ). Un cuir de 1,5 mm bien souple, tannage végétal.
Ma méthode pour tracer les pièces de cuir :
- D'abord, prise d'une photo de chacune des peaux.
- Puis redressement de la perspective et mise à l'échelle avec mes logiciels de photo
- puis superposition du tracé sur les photos à l'aide d'un logiciel de dessin. Plusieurs essais seront nécessaire pour optimiser les chutes.
- et enfin, le report du gabarit sur les cuirs.
Bingo ! le tracé sur les cuirs correspond parfaitement au dessin.
L'âme du soufflet
C'est le nom donné au clapet d'aspiration qui permet l'entrée de l'air dans le soufflet.
Ils sont bien fatigués ces clapets, notamment les charnières en cuir complètement desséchées :
On remarque, à gauche de la lanière de cuir limitant le débattement du clapet, deux trous d'anciens clous indiquant que la lanière a déjà été réparée.
Le clapet fermé
Le clapet ouvert
Le clapet est déposé
Le bois inférieur et son "âme"
Le clapet inférieur
Relevé des dimensions des fuseaux
D'abord, je trace sur le fuseau un axe à l'aide d'un cordex de maçon
puis je prend la largeur du cuir tous les 25cm
certaines parties très dégradées seront rectifiées sur le plan
Le fuseau supérieur est composé de quatre pièces de cuir avec une couture centrale au point sellier
et deux coutures latérales en "point avant"
le report des mesures sur plan
et en bleu, le tracé rectifié
Puis le dessin est tracé sur un gabarit qui est positionné sur le soufflet afin de vérifier les mesures
Quelques petites corrections sont dessinées in-situ
Le souffletier
C'est le nom donné au fabricant du soufflet. Deux marques sont visibles sous le soufflet mais le nom du souffletier est illisible.
On peut quand même lire qu'il a obtenu 5 médailles ...
... à la halles aux veaux à Paris
Le démontage
Dépose des premiers clous forgés
Les clous sont ôtés ainsi que les lanières
Après enlèvement du fuseau supérieur, on aperçoit les arceaux et les ficelles qui les soutiennent
Tous les clous sont retirés, poids total des clous de tapissier forgés et des pointes : 5,5kg
Les deux fuseaux de cuir sont enlevés
L'étanchéité au niveau de l'axe était assurée par une peau possédant encore ses poils
La charnière de l'aile supérieure est assurée par deux couches de cuir...
... et un rembourrage de fibres végétales !
Les arceaux sont articulés sur l'embouchure par des lanières de cuir
Installation d'un palan à chaîne pour suspendre le soufflet et le retourner
Le dessous : on aperçoit "l'âme" du soufflet, c'est à dire l'entrée d'air
Le revêtement cuir de l'embouchure et des lanières, c'est utile mais aussi esthétique
La partie du cuir proche de l'embouchure et donc du feu est craquelée et desséchée
Comme
sur le dessus : deux couches de cuir, un renfort d'angle en cuir et un
rembourrage végétal au niveau de la charnière du bois inférieur
Quelques dimensions
Voici quelques dimensions du soufflet pour avoir une petite idée de l'outil.Longueur des bois : 140 cm
Longueur de l'embouchure en bois : 37 cm
La tuyère métallique mesure 12 cm et le crochet mesure 20 cm
Soit une longueur totale de 209 cm
Largeur du bois : 125 cm
L'axe déborde de 16 cm de chaque côté
Soit une largeur totale de 157 cm
La hauteur de l'embouchure au niveau des axes des bois est de 33cm
l'axe de support est un fer carré, arrondi à 42mm aux extrêmités
Le poids doit être situé entre 100 et 150kg
Un nouveau défi : deuxième soufflet à restaurer
Après avoir restauré le soufflet de forge de
l'association médiévale, je vais redonner du souffle à celui d'un ami.
Mais il est plus gros et encore plus lourd. Pas simple de le décharger
du camion à deux personnes. Mais le voici à son poste.
Et voici l’outil prêt à être démonté
L'embouchure est entièrement revêtue de cuir
Restauration indispensable !
Le cuir craque de partout !
L'axe en fer
La tuyère
Le premier soufflet restauré
Restauration du soufflet de l'association "escadron de By". Je participe en tant de cavalier et parfois en tant que forgeron.
Cette restauration a été l'occasion de découvrir l'intérieur d'un gros soufflet. Et d'apprendre le travail du cuir et le fameux point sellier.